Aires de stationnement : offre insuffisante |
Mardi, 11 Février 2014 05:14 | ||||
Antananarivo est en pleine expansion. Malgré les crises politiques et économiques à répétition, le niveau de vie des urbains à Madagascar en moyenne augmente et le nombre de voiture avec lui.
Plus, et d’après les données rendues publiques par l’Institut des Métiers de la Ville, Ile de France Antananarivo, et qui portent sur une Etude sur le stationnement en parc et sur voirie réalisée dans le cadre du Programme d’Amélioration à la Mobilité Urbaine (PAMU), et dont les auteurs sont Matthieu L’Hélias et Timour Mamy-Rahaga Stagiaires à l’époque à l’Institut des Métiers de la Ville, il est décrit que : « La population tananarivienne croît très rapidement et devrait passer à 4 millions d’ici à 2025.Le parc automobile quant à lui, encore aujourd’hui modéré, devrait bientôt exploser et saturer un peu plus la capacité du réseau viaire. L’offre insuffisante d’aires de stationnement par rapport à la demande et aux évolutions démographique et du parc automobile, laisse entrevoir l’enjeu d’agir dans les plus brefs délais pour l’amélioration de la circulation et de la mobilité. Il existe aujourd’hui entre 90 000 et 120 000 voitures en circulation sur le territoire de la CUA et seulement 1 100 places de stationnement gérées par le secteur public, le reste étant du stationnement informel ou illicite. La règlementation pas assez répressive et le contrôle trop peu fréquent favorisent une situation anarchique du stationnement à Antananarivo. Le stationnement, pourtant appui à la mobilité urbaine et au développement de l’activité économique n’est actuellement pas assez pris en compte dans les politiques urbaines. »
Et le même rapport de mentionner davantage que : « Le stationnement en parc n’est géré sur l’ensemble du réseau viaire que par 927 emplacements réservés. Le reste du stationnement sur voirie est laissé à la seule responsabilité des usagers qui se garent le plus souvent sur les trottoirs bloquant un peu plus la circulation piétonne.
Que le choix politique se porte sur une concession ou une régie le mode de gestion doit être réfléchit en fonction de plusieurs critères. La rapidité de mise en place, le retour sur investissement, la possibilité de fraudes… sont des critères qui ont aidé à retenir deux modes de gestion en particulier : des tickets à gratter à mettre sous le pare-brise qui sont plus ou moins cher en fonction du nombre d’heures de stationnement souhaitées et où l’on gratte l’heure et la date d’arrivée. Des horodateurs à cartes magnétiques prépayées de 30 000 Ar qui délivrent un ticket que l’on met sous le pare-brise une fois les heures de stationnement débitées. Le système d’horodateurs, plus coûteux détient néanmoins plus d’avantages dont ceux d’une sécurisation des fonds et de moins de compromissions. Dans les deux cas de gestion, plusieurs aspects sont à repenser et à intégrer. La tarification, encore inexistante est à élaborer, avec des systèmes d’ajustement, pour inciter au rotatif. Le contrôle quant à lui est déterminant dans la réussite de la refonte du stationnement sur voirie. La fourrière et les contrôleurs doivent posséder plus de moyens et assumer une certaine crédibilité pour faire respecter la règlementation. Les emplacements réservés comportent trop d’inconvénients comme celui d’une mauvaise gestion de l’espace public et d’un manque de rentabilité par rapport au système d’horodateurs. Il est nécessaire de procéder à une refonte de ces emplacements qui doit toutefois suivre certaines étapes pour éviter un trop grand mécontentement des commerçants et des administrations. »
Par ailleurs, l’Etude mentionne que : « Il existe 3 parkings publics payants d’une capacité totale de 200 places qui représentent la seul forme autorisée de stationnement en parc à Antananarivo, le reste étant des parkings informels en nombre important. Les 3 parkings publics sont bien fréquentés mais des problèmes de gestion et un manque d’infrastructures ne permettent pas d’avoir les recettes escomptées. Il est important qu’ils disposent que d’une entrée et d’une sortie, qu’il soit bien clôturé et qu’il y ait un mode de gestion plus efficace. Une conservation de ces parkings en régie, est préférable contrairement aux parkings informels qui trouveraient plus de sens à être concédés. Chaque parking détient des particularités qu’il faut prendre en compte dans sa restructuration tel que le type d’usager principal, la fréquentation, les services et aménagements supplémentaires à fournir ou même le besoin de concertation quand elle implique un changement de la situation des acteurs informels. La formalisation des parkings informels est indispensable. Ils représentent la plus grande capacité de stationnement au sein de la CUA. Il serait profitable d’intégrer les acteurs informels dans cette passation pour jouir de leur expérience de terrain et des usagers. Le mode de gestion à mettre en place est à adapter en fonction de la taille et de l’organisation du parking. Pour un parking de grande capacité un système de bornes magnétiques peut être mis en place. Dans le reste des cas un système de tickets, comprenant certains aspects pour éviter qu’ils soient falsifiés ou fraudés, est conseillé. Une autre possibilité pour augmenter l’offre de stationnement en parc est d’en créer de nouveaux soit via le changement d’utilisation d’un lieu soit par sur un terrain vague. L’offre de stationnement est très insuffisante et tous les projets doivent être pensés à une échelle cohérente. Il est indispensable de lier sur un même territoire une politique de stationnement en parc avec une politique de stationnement sur voirie. Avant chaque projet il est aussi important d’établir certaines études préliminaires comme celles portant sur les besoins et les types d’usagers principaux.
Un véritable portage politique est capital pour améliorer la situation du stationnement à Antananarivo, les finalités d’une meilleure gestion de l’espace publique et d’une plus grande fluidité de la circulation ne doivent pas être occultées au profit d’une augmentation des recettes publiques.
Modifier la situation du stationnement à Antananarivo est un travail long qui nécessite de prendre en compte de nombreux paramètres. Or, le besoin de changement presse dans une ville en plein bouleversement. »
Et les auteurs de préciser, entre autres, que : « L’étude réalisée pose les bases d’une restructuration du stationnement à Antananarivo. En partant d’un diagnostic de la situation actuelle qui présente les manques et les disfonctionnements, elle propose des stratégies globales, des recommandations plus précises et des projets pilotes. Ainsi, l’objectif est d’appuyer la CUA pour qu’elle mette en place une politique de stationnement qui réponde aux défis actuels. Cependant, cette étude à elle seule ne suffit pas à réformer le stationnement. Plusieurs domaines demandent encore à être approfondi comme la règlementation du stationnement sur voirie ou le code de l’urbanisme. Ainsi, pour que cette étude joue son rôle dans une restructuration du stationnement à Antananarivo, il est nécessaire de mener des études complémentaires qui aideront à la prise décision… »
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