lundi 16 décembre 2013

Semaine du 09 décembre 2013 // paru dans l'Express

Festival
L'univers des arts urbains à découvrir
Tafa haintsohaintso à l’Alliance française  lors de sa première édition en décembre 2011
Tafa haintsohaintso à l’Alliance française lors de sa première édition en décembre 2011
Le premier festival des arts urbains prend racine à Antananarivo. Les multiples facettes de la culture urbaine sont à découvrir.
L'Alliance française d'Antananarivo accueille, toute cette journée du samedi 14 décembre, la première édition du festival des arts urbains. Ateliers, démonstration, compétition et spectacle seront au programme. De nombreuses activités artistiques et sportives rythmeront la journée. Du slam au rap, du graffiti au street-art, de la danse urbaine aux sports de glisse. Un événement qui se veut être « solidaire et festif », et a pour objectif de faire découvrir la diversité et la richesse de la culture urbaine.
À partir de 15 heures, place au grand concert de rap et rnb baptisé « Tafa haintsohaintso ». Un événement sponsorisé par Orange Madagascar qui a pour but d'offrir une scène d'expression aux talents émergents dans ces deux genres de musique. En tête d'affiche trône le jeune rappeur Elita qui expérimente un style festif à mi-chemin entre le rap et l'électro. Vient ensuite un autre nom qui n'est plus à présenter dans le milieu, Tsekmah. Après avoir affûté ses armes aux côtés de Kas dans le groupe Aora, en 2006, le rappeur porte en musique son vécu avec une bonne dose d'humour.
Passion partagée
Dans le rnb, Alison continue son ascension. Ses débuts avec D. Ali lui a permis de trouver son chemin. En 2010, il a décidé de se lancer dans une aventure en solo. Avec son titre « Lasa ianao », il est très vite devenu la nouvelle coqueluche de la scène rnb. Le rnb au féminin, qui d'autres que Meïzah l'incarne mieux en ce moment « Faniriako hatrizay » et « Nefa ianao » sont devenus en l'espace d'une année des tubes qui caracolent pendant plusieurs mois à la tête de tous les classements sur les chaînes et stations de la capitale.
Le festival a mis en place de nombreux espaces et plateaux auxquels sont invités à participer les jeunes férus de culture urbaine. L'idée est de partager la passion pour ces disciplines qu'elles soient artistiques ou sportives. Le plateau « esprit du cercle » pour l’initiation et la démonstration de danse Scenex. L'art du graffiti et de peinture traditionnelle devant le parvis sont à découvrir à l'Espace « Colorz ». Espace « Glisse » pour les sports extrêmes BMX, skate, roller...
La salle polyvalente de l'Alliance française accueillera une exposition sur la culture hip hop et une projection de films et de documentaire. « Open your mic » se veut être un espace d'expression pour les chanteurs, rappeurs ou slameurs. Tandis que l'espace « Café des artistes » est réservé pour les échanges et le rafraîchissement. Danse hip hop, flash mob, zumba HH... à l'espace Tranontsika.
Domoina Ratsara
ANALAKELY
Teratany indiana mivarotra mandehandeha
Tsy vao i Madagasikara no firenena notetezin’ireto teratany Indiana ireto tamin’ny asa fivarotana firavaka mandehandeha nataony
Tsy vao i Madagasikara no firenena notetezin’ireto teratany Indiana ireto tamin’ny asa fivarotana firavaka mandehandeha nataony
Tsy ny Malagasy ihany no mitady vola mitety tanàna maro. Misy Indiana roalahy mivarotra firavaka mandehandeha eny Analakely sy ny manodidina.
Fitadiavana tsy mahalavi-tany. Teratany vahiny roalahy ankehitriny no hita mivezivezy mivarotra firavaka vita amin’ny varahana sy vato ary voan-javatra maro samihafa eny Analakely sy ny manodidina. Inde no ambaran’izy ireo fa tany niaviany ka hitady vola ahafahany mamelona ny vady aman-janany no anton-dian’izy ireo mivarotra karazana firavaka eto Madagasikara. Fehin-tanana sy fehin-tenda amin’ny endriny maro samihafa izany firavaka amidiny izany.
Manana olana ara-pifandraisana anefa izy ireo, satria tsy mahay miteny malagasy sy teny frantsay ary teny anglisy. Amin’ny alalan’ny baiko tanana no ifampiresahan’izy ireo amin’ny olona liana amin’ny karazana firavaka amidiny ary manana taratasy misy mariky ny sora-bola vidin’entana izy ireo.
«Ny fahaizana mifandray sy mandresy lahatra olona hividy ny entana dia ampy ahazoana vola ameloman-tena fa tsy voatery mahay tenim-pirenena maro», hoy ny nambaran’izy ireo araka ny fandikan-teny nataona tovolahy iray sendra niaraka taminy omaly, teny Analakely.
Mahasarika olona
Tsara sady mora amin’ny ankapobeny ny karazana firavaka amidin’ireo teratany Indiana roalahy, satria saika irony karazana firavaka manaraka ny fivoaran’ny lamaody irony ny ankamaroany. Ar 5 000 hatramin’ny Ar 30 000 no vidin’ny iray amin’izany araka ny hita amin’ny taratasy misy ny anaran’ireo firavaka miaraka amin’ny vidiny avy.
Mahasarika olona tokoa izany satria maro no mitangorona foana eo amin’izy roalahy. «Tsara ilay izy sady manana endrika vaovao mbola tsy misy mpanana, ka izay no nahasarika ahy nividy. Ireo mpivarotra rahateo na tsy mahay teny malagasy aza dia mahay mandresy lahatra sy manintona avy hatrany», hoy Randriatsiferana Itokiana, tovovavy sendra nifanena tamin’izy ireo raha avy nianatra.
Tsy mandeha irery ireo teratany Indiana roalahy mivarotra firavaka mandehandeha eny Analakely sy ny manodidina ireo, fa miaraka amina Malagasy hafa mitondra azy amin’ny fiara mba hitandrovana ny ainy. Tsy mifankahazo resaka izy ireo fa mifandray amin’ny alalan’ny baiko tanàna.
Volana Rakotoharimanana
Antananarivo
Curage d'urgence des canaux
Léonidas Tezapsidis et Olga Rasamimanana, hier  à l’Hôtel de ville
Léonidas Tezapsidis et Olga Rasamimanana, hier à l’Hôtel de ville
La montée des eaux inquiète les habitants des bas-quartiers. Une action ponctuelle des bailleurs de fonds sera effectuée pour pallier l’inertie de l’État.
Un travail d'urgence pour répondre à une catastrophe. « Une dizaine de maisons sont envahies par les eaux dans notre quartier. Les gens ne veulent pas quitter leurs foyers à cause de l'insécurité et l'absence de centre d'accueil », a interpellé Fredison Randria­narivelo, président du fokontany d'Ankazo­manga sud, hier. Il n'est pas le seul à se plaindre des conséquences de la pluie incessante. « Toutes les rizières dans notre arrondissement sont inondées. Les gens s'inquiètent pour la prochaine récolte. Heureuse­ment qu’aucune maison n'est menacée par cette montée des eaux », se plaignent deux présidentes de fokontany du sixième arrondissement.
La signature de partenariat entre l'Union européenne, le Service autonome de la maintenance de la ville d'Antananarivo (SAMVA) et l'Autorité pour la protection contre les inondations de la plaine d’Antananarivo (APIPA) se présente alors comme une délivrance pour ces habitants de la zone marécageuse. C'était hier, à l'Hôtel de ville Analakely, dont l'intitulé du projet est axé sur « Actions d'urgence d'assainissement des bas-quartiers d'Antananarivo ».
Action d’urgence
Malgré cette annonce de curage de canaux d'évacuation d'eau et de drainage d'une longueur de 80 Km, et de bassin tampon d'une centaine d'hectares, durant huit mois, à hauteur de 3,3 mil­liards d'ariary, les quatre-vingt-huit fokontany béné­ficiaires du projet ne doivent pas rêver. Les eaux risquent encore de monter durant cette saison estivale. Aucune mesure à l'encontre des maisons construites sur les canaux d'évacuation n'a été annoncée. La sanction exemplaire à infliger aux gens qui jettent leurs ordures dans les canaux d'évacuation fraîchement curés reste aussi en suspens.
« Notre travail sera principalement axé sur le curage des canaux d'évacuation. C'est une autre entité qui va s'occuper de la sensibilisation des gens pour protéger les acquis. La sanction pourra suivre après », a indiqué Niry Rasamoeli­mi­hamina, directeur du SAMVA.
Olga Rasamimanana, première vice-présidente de la délégation spéciale de la Commune urbaine d'Anta­nanarivo, a ajouté qu'il faut rénover le plan d'assainissement de la capitale, datant des années 1930, pour résoudre totalement le problème. « La CUA et le ministère de l'Eau sont en train d'effectuer une étude sur cette rénovation et d’améliorer un plan d'assainissement », a-t-elle souligné. Mais pour Léonidas Teza­psidis, ambassadeur de l'Union européenne à Madagascar, l'essentiel est la poursuite de cette action d'urgence par le gouvernement. « J'espère que cette opération va encourager d'autres bailleurs et le gouvernement à prendre leurs responsabilités », a-t-il conclu.
Vonjy Radasimalala
Ivato
Le développement des infrastructures aéroportuaires en vue
Si nous restons au stade actuel, avec les constructions illicites qui sont érigées autour de l'aéroport, on ne s'en sortira pas à moins de trouver d'autres aéroports. C'est avec de tel propos que le général
Herison Andriamihafy, directeur général de l'Adema, a souligné la nécessité d’une prise de mesure quant à l'aménagement foncier et au développement des infrastructures aéroportuaires à Ivato, afin de s'adapter à l'évolution des trafics.
Entre 1991 à 2012, le nombre de passagers enregistrés à Ivato est passé de 278.000 à 889.000 personnes. Soixan­te-quatre pour cent des
passagers qui viennent à Mada­gascar passent par cette infrastructure. Or, depuis toujours, cet aéroport avait été dépourvu d'un plan d'aménagement. La délimitation d'une zone d'emprise aéroportuaire des lieux a été avancée parmi les dispositions à prendre.
Plan stratégique
Une étude sur l'élaboration d'un plan directeur
d'aménagement foncier et immobilier a été ainsi initiée par l'Adema. Elle sera réalisée par le cabinet d'étude spécialisé en planification territoriale et d'envergure, Rafanoharantsoa, pendant six ans. Néanmoins, le plan directeur élaboré porte sur une vingtaine d'années.
Ce plan tiendra compte des orientations figurant dans le plan d'urbanisme détaillé de l'aéroport international d'Ivato, en respectant les conditions de servitude aéronautique légale et des autres projets concernant l'aéroport.
« Les Japonais ont suspendu le financement du projet d'extension. Ils ont dit que cela
reprendra au retour à l'ordre constitutionnel. Ce projet sera, donc, porté à la connaissance du consultant pour qu'il soit intégré dans le plan d'aménagement si le financement reprend. L'Adema a un plan de développement des aéroports qu'elle gère pour les cinq prochaines années. Nous prévoyons divers projets de construction d'infrastructures dans ce cadre. Tout cela devrait être pris en compte », a expliqué le général Herison Andriamihafy, hier, au
Paon d'Or, Ivato, lors du lancement des études sur le plan directeur.
Ce plan stratégique pour une période de cinq ans est en cours d'élaboration, les grandes lignes seront présentées officiellement au mois de janvier après validation du Conseil d'administration.
Lantoniaina Razafindramiadana
Intempérie
Des infrastructures cèdent face à la pluie
Les infrastructures publi­ques et les constructions passent par à une rude épreuve en ce début de la saison pluvieuse. Selon la dernière statistique auprès des sapeurs pompiers de Tsaralalàna, cinq arbres, trois maisons et trois murs de soutènement se sont effondrés ces derniers jours. L'effondrement d'un poteau électrique à Betongolo, a augmenté cette statistique, causant une grande perturbation de la circulation hier. Mais ces cas risquent encore d'augmenter.
La chaussée menant vers le pont pour rejoindre Ampa­hibe présente une cassure et s'affaisse. « Cette rue risque d'être coupée, si le courant d'eau s'intensifie. Le mur aux alentours de cette rue présente déjà des failles témoignant du mauvais état de cette rue »,
a-t-il expliqué, Jean Noël Randriatany, chauffeur de taxi-be. Une source auprès de la commune urbaine d'Antananarivo (CUA) a avancé que les demandes de réhabilitation dépassent largement le moyen disponible pour l'instant. « La CUA effectue toujours des travaux de réhabilitation de rue. Mais il y a de travaux qui dépassent notre possibilité », a indiqué la source.
Vonjy Radasimalala
Antananarivo
Risque très élevé de l'épidémie de peste
Les ordures jonchent presque toutes les rues de la capitale
Les ordures jonchent presque toutes les rues de la capitale
Toutes les conditions sont réunies pour accueillir la peste dans la capitale. Les appels, pour une prise de décision, se multiplient face à cette menace.
Des montagnes d'ordure et des canaux d'évacuation d'eau bouchés contraignent les rats à se réfugier dans les foyers. Il ne reste plus que l'arrivée de puces infectées, pour que la peste débarque dans la capitale. Mais cette menace ne tardera plus à venir, si la situation perdure. « Le risque de l'épidémie de peste dans la capitale s'avère très élevé. Cette épidémie aurait déjà gagné plusieurs zones. Et le déplacement des gens n'arrange pas non plus la situation », a-t-elle interpellé Haja­tiana Rahari­nandrasana, directeur des affaires sociales et santé publique, au niveau de la commune urbaine d'Antana­narivo. Heureusement, selon toujours Hajatiana Rahari­nandrasana, aucun cas de peste n'est, pour l'instant, déclaré dans la capitale. Tandis que, dans quatre régions, entre autres, Sofia, Bongolava, Analanjirofo et Vatovavy-Fitovinany, l'épidémie semble déjà faite de ravage.
Selon une source auprès de la direction de veille sanitaire et de surveillance épidémiologique (DVSSE), au sein du ministère de la Santé, le nombre de décès, dû à la peste, s'élève à vingt-et-une personnes.
Dératisation
Ce chiffre pourrait encore augmenter, selon toujours la source. « Le rapport arrive au compte-goutte. Nous n'avons même pas le nombre de malades. C'est ainsi que des équipes ont été envoyées à Mandritsara, Soanirena Ivongo, Tsiroano­mandidy et Ikongo pour confirmer le cas, grâce au prélèvement et renforcer la lutte et la prévention », indique toujours la source auprès du DVSSE.
Dans la capitale, cette prévention se fait attendre. « Nous ne pouvons pas faire la prévention par le biais de la désinsectisation qu'une fois les ordures enlevées. Le résultat d'efficacité serait seulement de 10% si nous entamons ce travail de prévention avec toutes ces ordures », a avancé Haja­tiana Raharinandrasana. À l'entendre, cette prévention et lutte contre cette épidémie, doit être effectuée en chaîne. Si une chaîne est défaillante, c'est que, tout le système qui s'écroule. « Si la peste arrive dans la cité des milles, la tâche sera difficile avec la promiscuité ainsi que la mobilité des gens », a ajouté la source auprès du DVSSE. Cette situation risque davantage de ternir l'image de la Grande île, au sein de l'océan indien. Certaines îles de l'océan Indien, auraient doublé leur vigilance, en cette saison pesteuse à Madagascar, selon le Journal de l'île de la Réunion, au mois d'octobre. Aussi, ont-elles renforcé les contrôles sanitaires au niveau du port et de l’aéroport, pour éviter la propagation de cette épidémie. Les navires de passage à Madagascar, doivent ainsi fournir un certificat de contrôle sanitaire, attestant l’absence d’infestation de rats à bord. Si ce certificat fait défaut, une opération de dératisation est effectuée sur le champ, tandis que l'unité de contrôle renforce sa surveillance sur les passagers en provenance de Madagas­car dans l'aéroport. Selon l’OMS, cinq cent personnes sont en moyenne infectées par la peste chaque année dans la Grande île.

Vonjy Radasimalala
Une population relativement homogène à Antananarivo
Les colonisateurs français confirment Antananarivo dans son rôle de capitale de Madagascar, ce qui rend « indispensable, un effort systématique d’aménagement de la ville » (Gerald Donque, Faculté des Lettres et des sciences humaines). Ce qu’entreprend Gallieni : ouverture de voies de communication terrestre et ferroviaire avec les régions côtières, percement de véritables routes carrossables à l’intérieur de la ville, drainage et terrassement du vallon d’Analakely, création d’un nouveau quartier qui devient vite le pôle commercial de la cité…
En 1968, la structure de la ville est juxtaposée ou à étages. La ville haute est riche en vestiges du passé. Dépouillée de ses fonctions politiques et administratives originelles, elle se transforme en quartiers d’habitations et de résidences où écoles et édifices cultuels sont encore très nombreux.
La ville basse centrale (Anala­kely, Tsaralalàna, Antanimena) est le centre commercial de l’agglomération, aux immeubles modernes, à la circulation intense et où se tient le grand marché du Zoma, descendu d’Antani­narenina fin du XIXe siècle. C’est aussi devenu le centre des distractions de la vie tananarivienne.
Les quartiers périphériques sont assez rétrécis à l’est, plus largement étendus dans les autres directions. Quartiers résidentiels européens ou malgaches et quartiers populeux misérables (Isotry) y alternent. Certains, riverains de la route de Mahajanga et de celle de Soanierana, font figure de zones industrielles. De vastes secteurs suburbains, encore en partie ruraux, mais où les rizières reculent de plus en plus devant les habitations, se développent en faubourgs populeux le long des grands axes routiers de desserte.
Des villages suburbains,
« rejoints par les tentacules que lance la ville vers eux », se sont intégrés, spatialement et économiquement, dans la capitale ». « C’est dans ce cadre urbain, finalement assez récent, que vit et travaille la plus forte population urbaine de l’île, une population jeune, en voie d’accroissement rapide, prise entre ses traditions ancestrales et les nécessités de la vie moderne. »
L’analyse de la composition ethnique et par nationalité de la population tananarivienne, en 1968, fait ressortir « la dominante d’une énorme majorité de Merina, la présence d’un fort noyau d’étrangers asiatiques et européens et l’existence de groupuscules très nombreux appartenant aux différentes ethnies de Madagascar ».
Les Merina constituent environ 86% de la population tananarivienne et, de ce fait, « la plupart des caractères démographiques » concernant Antananarivo « seront commandés par le comportement démocratique de cette ethnie si puissamment majoritaire ». C’est ainsi que « Tananarive apparaît, aux yeux de l’observateur le moins averti, comme une ville typiquement merina». D’après Gerald Donque, cela tient à la fois à des raisons issues du passé historique autant qu’aux importants mouvements migratoires qui font affluer vers l’agglomération des quantités de ruraux des campagnes immédiatement voisines.
« L’ethnie merina est la plus urbanisée de toutes les ethnies malgaches : taux d’urbanisation de Madagascar 6,8%, celui des Merina, 19%. » Dans l’ensemble, un quart du nombre total des Merina vivent dans la capitale ou ses environs (394 175 recensés au
1er janvier 1966) dans les préfectures de Tana-ville et Tana-banlieue sur un total de 1 569 649. Le reste occupe non seulement les villes et les campagnes d’une grande partie des Hautes-terres, mais aussi se trouvent « en proportion numériquement importante » dans toutes les autres cités et les préfectures du pays.
En 1968, « Tananarive est la seule ville à posséder une population relativement homogène ». Dans les autres centres urbains, l’ethnie
de la contrée est souvent « minoritaire» derrière des clans d’immigrants ou des groupes d’étrangers.
Quant aux autres groupes ethniques, à l’exception des Betsileo, ils sont peu représentés en nombre comme en pourcentage. Ils comptent environ 8 000 âmes (2,6%). Leur présence est favorisée par les communications aisées sur les Hautes-terres. Ce sont également les facilités de liaisons routières et ferroviaires qui poussent les Betsimisaraka à s’installer dans la capitale (environ 1 500 personnes).
Pela Ravalitera
ANKADIFOTSY
Trois personnes meurent écrasées
Hier, la démolition de la bâtisse qui a fait des victimes, n'a pas encore été entamée, et elle menace dangereusement d'autres maisons voisines
Hier, la démolition de la bâtisse qui a fait des victimes, n'a pas encore été entamée, et elle menace dangereusement d'autres maisons voisines
Piégées dans leur foyer, trois membres d'une famille ont péri sous les décombres, hier. Une imposante construction en ruines a broyé leur maison en pleine nuit. 
Un éboulement meurtrier a secoué Mandia­laza-Ankadi­fotsy, au beau milieu de la nuit. Ensevelies sous les gravats, trois personnes d'une même famille n'ont pas survécu. Ce drame est survenu vers une heure du matin, lorsqu'une maison délabrée, inhabitée depuis près de cinq ans, s'est abattue sur leur foyer. Surprises en pleine sommeil, elles ont été prises au piège, leur habitation ayant été littéralement pulvérisée.
Ensevelies sous les décombres, une petite fille de trois ans et sa mère âgée de vingt-trois ans ont été tuées sur le coup. En revanche, la grand-mère de l'enfant, âgée de quarante-trois ans, agonisait lorsqu'elle a été extraite d'un amas de briques et de feuilles de tôles. Évacuée à l'hôpital, la quadragénaire a rendu l'âme, alors que des voisins la transportaient avec précipitation dans le dédale des ruelles de Mandialaza. Alors que sa famille a été décimée dans l’éboulement, le père de l’enfant happé par la mort aux côtés de sa mère, a quant à lui échappé au pire. Débous­solé et complètement abattu, le malheureux errait sur les lieux du drame.
Pires craintes
Sa maison a laissé place à un champ de ruines. Par ailleurs, celle de sa tante qui se trouve à côté tient à peine debout.
« Aux petites heures tandis qu’il pleuvait des cordes, des bruits fracassants nous ont réveillés en sursaut. En fait, c'était la maison inhabitée qui commençait à s'écrouler », lâche Déborah Rabemanantsoa, une proche des défuntes. Lorsque nous nous sommes apprêtés à sortir pour voir s’il y avait un danger, tout le mur central de la bâtisse s'était déjà effondré sur le foyer où toute une famille a été terrassée. Une autre partie du mur s'était ensuite abattue sur notre demeure, arrachant au passage le toit et broyant tout un étage », enchaîne-t-elle. Cette dernière est soulagée d'avoir réussi à sauter en un éclair au rez-de chaussée, lorsque le plancher a commencé à céder dans la pièce où elle se trouvait.
Les personnes qui occupent le terrain, théâtre de cette scène d'apocalypse, ont des liens de parenté. « Trois héritiers sont le propriétaire de la grande maison traditionnelle à l'origine de ce cauchemar. Il y a environ un mois, les sapeurs-pompiers sont venus pour faire un constat. La démolition de cette construction menaçante a alors été amorcée. À cause des fortes pluies qui se sont déversées, nos pires craintes viennent à se produire », se désole, quant à elle, Ralandy, une sexagénaire qui a pignon sur rue dans le quartier.
Seth Andriamarohasina
Une première ébauche de Tana sous Andrianampoinimerina
Au 1er janvier 1968, Antananarivo est la seule très grande ville de l’île avec 325 000 habitants sur ses 73 km², contre 52 000 pour Toamasina,
45 000 pour Mahajanga, 40 000 pour Antsiranana, 44 000 pour Fianarantsoa, 31 000 pour Toliara et 30 000 pour Antsirabe. Cepen­dant, l’agglomération dont elle est le noyau, dépasse 360 000 âmes en comprenant les communes périphériques de Tanjom­bato, Anosizato, Ambaniala-Itaosy-Ambohidrapeto, Ivato et Ambohimanarina.
D’après Gerald Donque de la Faculté des lettres et sciences humaines, rien dans les conditions géographiques n’a prédestiné Antananarivo à devenir la capitale d’un vaste pays. « Située au cœur de l’île, elle est loin des points de contact côtiers avec les navigateurs et les commerçants étrangers qui, de bonne heure, ont fréquenté les rivages malgaches. »
Entre 800 et 1 400 m d’altitude, le centre de la Grande île est constitué d’un ensemble de hautes terres sur lesquelles alternent les massifs volcaniques pouvant être très élevés (Ankaratra), des buttes dénudées aux formes arrondies et des « plaines » marécageuses souvent étirées le long des cours d’eau. La plus vaste est celle du Betsimitatatra (300 km²), secteur affaissé par rapport aux plateaux encadrés, longtemps occupé par des nappes fluviales plus ou moins continues et dont l’assèchement a été imparfait. C’est ainsi que des lacs subsistent, tels Mahazoarivo, Mandroseza, Ambohibao, Ivato…) et que des rivières le sillonnent, Sisaony, Andromba, Mamba et surtout Ikopa qui décrivent de capricieux méandres entre des digues. D’immenses étendues marécageuses, couvertes en partie de rizières, s’étalent largement à l’ouest de la ville.
Selon l’auteur de « Population et société tananariviennes » (Bulletin de Madagascar, novembre 1968), les premiers clans merina venus des hautes vallées de la Sisaony et de l’Ikopa au sud-est, s’implantent, sur les buttes à l’abri des miasmes des marais en contrebas et en position défensive. « Cha­cune de ces buttes devint le centre d’une petite principauté cherchant à s’étendre aux dépens des voisines. » À travers bien des vicissitudes, un commencement d’unité se réalise autour de l’une d’elles. En 1792, le souverain d’Ambohimanga s’établit sur la colline la plus élevée de la région, l’ancienne Analamanga.
La première ébauche d’Anta­nanarivo se fait sous Andrianam­poinimerina (1787-1810). La volonté d’ordre et de développement
« qui inspire la politique de ce grand roi », a pour résultat de faire de la capitale de son royaume, un
« organisme politico-administratif et militaire » implanté sur la partie la plus élevée, le Rova, et un centre commercial concrétisé par le grand marché du Zoma qui se tient alors à Andohalo et vers lequel accourent les paysans de la périphérie venant vendre leurs produits.
Dès Radama 1er (1810-1828), l’expansion territoriale du royaume multiplie les habitants dans la ville, dont le rôle commercial s’accroît parallèlement. Car il faut nourrir une population citadine qui grossit et qui, de plus en plus, délaisse le travail de la terre pour se consacrer à des activités politiques, administratives ou militaires. « Les secteurs habités s’étendirent sur les crêtes et les flancs des collines divergeant à partir d’Ambo­hijatovo, tandis que la volonté royale ébauchait l’occupation des basses pentes du Fort-Voyron. »
Malgré les vicissitudes de la conjoncture, une continuité de vues entraîne les souverains suivants à renforcer l’organisme étatique, donnant par là à Antana­narivo l’occasion « de croître numériquement et de s’étendre spatialement». Parallèlement, les Européens de plus en plus nombreux, surtout à partir de 1861, marquent de leur empreinte le développement de la cité en y multipliant les édifices cultuels et les bâtiments de briques abritant leurs missions, leurs écoles, leurs hôpitaux…
À la veille de la colonisation, hormis les villages suburbains grossis eux aussi, Antananarivo compte déjà une cinquantaine de milliers d’habitants, mais la descente de la ville vers le lac Anosy s’amorce et la vaste esplanade de Mahamasina joue un rôle de Champ de Mars et de place publique pour les cérémonies officielles. Toutefois, le vallon central d’Analakely reste encore couvert de marais et de rizières.
Pela Ravalitera
Antananarivo
La rue 67 ha-Andohatapenaka retapée
La rue d’Andohatapenaka subit fréquemment une réfection
La rue d’Andohatapenaka subit fréquemment une réfection
Réhabilitation totale de la rue d'Andohatapenaka. Depuis hier, les gros engins de la société Colas ont effectué les travaux de réhabilitation de
6.000 m2 de la rue pavée, des 67 ha à Andohatapenaka. De source auprès de la mairie, il s'agit d'une initiative de la Présidence de la Transition de remplacer les pavés en tapis enrobé.
Selon les techniciens sur place, les travaux sont prévus s'achever dans quatre jours. Cependant, la circulation de voitures depuis Andoha­tapenaka vers 67 ha est coupée, ainsi que celle depuis Vatobe jusqu'aux 67 ha sud. Les bus reliant la capitale à Ivato qui passent par cet axe prennent une déviation ainsi par Ampasika (Étoile rouge) puis rejoignent la rue vers l'établissement de l'assurance Ny Havana.
Le choix de cette rue comme objet de réhabilitation est-il le fruit du hasard, ou est-ce vraiment nécessaire, d'autant plus qu'il n'y a pas si longtemps, la Commune urbaine d'Antana­narivo (CUA) y a complété les pavés manquants
Travaux en régie
D'autre part, les rues d'Ambodimanga, Besarety, de Mascar, Andravoahangy, entre autres, sont inaccessibles quand la pluie est fréquente alors qu'aucun travail, même de point-à-temps, ne se fait. « Il est vrai que la rue d'Andohatapenaka subit fréquemment une réfection, mais ce sont des entretiens courants du Fonds d'entretien routier. Il n'y avait pas d'assainissement, c'est pourquoi la rue ne cesse de se dégrader. Aujourd'hui, c'est la réhabilitation totale qui se fait en enlevant tous les pavés», explique Olga Rasami­manana, vice-présidente de la délégation spéciale (PDS) de la CUA.
Concernant les autres rues nécessitant une intervention, la mairie prévoit de faire des travaux de régie. « On va d'abord réunir le matériel, puis les travaux se feront au fur et à mesure », ajoute la vice-PDS. Non seulement les rues, mais les affaissements, la boue épaisse couvrant les chaussés… attendent la mairie.
Michella Raharisoa
Antananarivo
« Le monde » au chevet de la CUA
Le directeur du Samva (à g.) et la vice-PDS de la CUA ont conclu la convention par une poignée de main
Le directeur du Samva (à g.) et la vice-PDS de la CUA ont conclu la convention par une poignée de main
En attendant les aides de l'État, le secours vient de tous les azimuts pour aider la capitale à gérer les ordures. Les immondices devraient disparaitre avant Noël.
Promesse d'une bouffée d'air plus saine dans la capitale avant la fête de la Nativité. « La gestion de tous les bacs à ordures dans la ville d'Antananarivo devrait être atteinte avant Noël. Il n'y a, actuellement, qu'une centaine de bacs contre les quelques 200 existants qui ont pu être gérés si moyens y avaient », a expliqué le directeur du Service autonome de la maintenance de la ville d'Antananarivo (Samva), Niry Rasamoelimihamina. Cette nouvelle a été apprise, hier, lors de la signature de convention de partenariat entre la Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) et la Région Analamanga à l'Hôtel de ville, Analakely.
La Région Analamanga n'est pourtant pas la seule à venir à la rescousse de la CUA pour assainir la capitale grâce à une aide de 60 millions d'ariary. Le système des Nations unies, selon Niry Rasamoelimihamina, va également octroyer des équipements pour une centaine de personnes, afin de collecter les ordures. « Ce projet entre dans le cadre de l'intégration des jeunes dans le monde du travail, et pour la sécurité humaine », a indiqué le directeur du Samva.
Une bénédiction
Afin de renforcer ces travaux d'assainissement dans la Ville des mille, l'Union européenne a promis d'apporter une enveloppe destinée au curage des canaux d'évacuation d'eau. Des privés ont aussi offert treize camions à la CUA pour transporter les ordures à la décharge municipale d'Andralanitra. « Cette opération reste un palliatif. Mais nous espérons que le Samva atteindra sa vitesse de croisière après cette opération coup de poing. Le nombre de voyage par secteur sera augmenté pour enlever les ordures. La route menant au cœur du dépotoir d'Andralanitra sera réhabilitée pour accélérer le rythme de décharge », a souligné Olga Rasamimanana, première vice-présidente de la délégation spéciale de la CUA.
Cette nouvelle s'annonce comme une bénédiction pour les habitants. « Notre enfant a une infection sur sa bouche à cause de l'amoncellement des ordures. L'odeur nauséabonde des ordures à midi devient insupportable avec la chaleur », se plaint Felantsoa Razana­mahenina, mère de famille à Antohomadinika. Pour un médecin généraliste dans ce quartier, c'est l'infection respiratoire qui menace de plus en plus d'enfants.
Vonjy Radasimalala
Circulation
Le « zéro embouteillage » voué à l'échec
Un défi difficile à relever. La Commune urbaine d'Antananarivo (CUA) et le ministère de la Sécurité intérieure (MSI) ont lancé le défi de « zéro embouteillage» depuis samedi. Une bonne initiative mais qui semble être irréalisable dans la capitale. Dans le centre-ville, à Soarano et à Analakely, la circulation des voitures a était, certes, plus ou moins fluide samedi matin, mais l'embouteillage monstre a refait surface au fil des heures.
À Ambodimanga, Besarety, et sur la route des hydrocarbures à Anko­rondrano, l'embouteillage n'a pas changé malgré la présence des agents de la police de circulation à chaque croisement et arrêt de bus. Certains taxi-be continuent à trainer à l'arrêt alors que la CUA et le MSI ont souligné que « les éléments de la police municipale et nationale vont infliger des sanctions aux voitures garées sur la chaussée ».
Pour le cas de Behoririka, d'Isotry et d'Andravoahangy, les marchands ambulants et ceux du trottoir demeurent un problème à résoudre pour la libre circulation des voitures et des piétons, surtout en ce mois de festivité de Noël et du Nouvel an. En tout cas, les forces de l'ordre avancent leur volonté de lutter pour un « zéro embouteillage », même sans extension des routes.
Michella Raharisoa

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