lundi 3 mars 2014

Semaine du 24 février, paru dans La Gazette de la Grande Ile

Circulation : Ces charrettes qui gênent 

Vendredi, 28 Février 2014 05:03

Dans un pays qui tend vers l'évolution, certaines pratiques démontrent encore que notre économie est toujours en voie de sous-développement.
Ainsi, tant pour les résidents que pour les étrangers, de l'avis général, Madagascar est sûrement l'un des seuls pays où les Humer H2 (700 millions fmg) circulent aux côtés des charrettes…
En effet, les charrettes à boeufs font partie intégrante de notre paysage. Tout aussi fréquemment, on voit les charrettes tirées par les hommes. Des charges de plus d'une centaine de kilos. Là où certains voient un moyen normal de gagner sa vie, d'autres voient une forme d'esclavage, d'autres se limitent à les considérer comme une gêne. Beaucoup de commerçants, des grossites rechignent, en fait, à louer un véhicule pour transporter leurs marchandises.
Alors ils ont recours à ces hommes qui usent de leurs forces physiques pour vivre. Suant sang et eau, ils triment ainsi à travers toute la ville, bravant les pentes, longeant les descentes. Risquant jusqu'à leur vie pour un salaire de misère. Les chauffeurs automobiles par contre préfèreraient que ces chargements aient leurs propres voie à défaut de disparaître de la circulation.
Sarah R.

Médias : Vers le retour de la censure 

Vendredi, 28 Février 2014 05:08

Lors du conseil des ministres d’hier, Hery Rajaonarimapianina a sorti ses gonds contre la presse malgache : «Le chef de l’Etat a fait remarquer que certains journalistes font fi des textes en vigueur régissant la déontologie et l’éthique du métier (propagation de fausses nouvelles, offenses et outrages à l’Etat, atteinte à la vie privée, etc.). Ce qui l’a amené à donner consigne à ce qu’il faut prendre des mesures pour mettre un cran d’arrêt à ces pratiques, abusives et illégales, pouvant mettre en danger la démocratie naissante à Madagascar » (sic).
Pourquoi une telle menace à l’endroit des médias ? Pourtant, c’est grâce à des journalistes que la démocratie devait voir le jour dans ce pays : non pas à cause des politiciens ou à l’armée.
A propos à cette « propagations de fausses nouvelles », c’est une vieille rengaine que les autorités mettent en avant pour interpeller n’importe quel journaliste. Dans tous les cas, le retour de la censure n’est plus loin. Il faut absolument que le Président se ressaisisse. Ce communiqué relatif au conseil des ministres n’est guère bon signe quant à la suite des événements.
Après, entre autres, le report « sine die » de la nomination du Premier ministre et cette intention de museler la presse, M. Rajaonarimampianina va à l’encontre de l’apaisement, réclamé par les Malgaches ainsi qu’au souhait des bailleurs de fonds soucieux du respect de la liberté d’expression. Que le chef de l’Etat prenne à son tour ses responsabilités !
Lôla Rasoamaharo


Prix à la consommation : en augmentation 

Jeudi, 27 Février 2014 08:37

D’après les données de l’Instat, il est mentionné qu’entre décembre 2013 et janvier 2014, les prix à la consommation augmentent de 0,8 %. A Antananarivo la hausse est importante : 0,9 %.
Le renchérissement des produits alimentaires en est la principale cause.
La hausse minimale de 0,4 % est celle de Mahajanga. Entre octobre 2013 et janvier 2014, les IPC augmentent de 2,3 %. Par rapport au mois de janvier 2013, les prix à la consommation de janvier 2014 augmentent de 6,1 %.
En creusant davantage la situation, l’Instat note, notamment, que cette augmentation s’explique par l’augmentation des prix des « produits locaux » et des « produits importés » respectivement de 6,2 % et de 6,0 %. En glissement annuel, les prix des « produits semi-importés » augmentent de 5,6 %.
Du point de vue secteur de production, en janvier 2014, les prix des « produits vivriers transformés » par rapport à janvier 2013 accroissent de 11,2 % suivi des « services publics » avec un taux d’accroissement des prix à la consommation de 10,1 %. Le plus faible taux d’accroissement en glissement annuel pour Janvier 2014 se rencontre au niveau des « services privés » avec le même taux de 4,1 %.

Selon la fonction des produits, en glissement annuel, la variation des prix à la consommation des « enseignements » pour janvier 2014 est de 11,7 %; mais à une faible contribution de 8,4 % de la variation d’ensemble des prix. L’accroissement en glissement annuel des groupes « produits alimentaires, boissons et tabacs » s’élève à 6,4 %; avec une contribution de 52,3 % (entre janvier 2013 et janvier 2014).

En outre, la même source indique, surtout, qu’au cours du dernier trimestre (octobre 2013 à janvier 2014), les prix à la consommation augmentent de 2,3 % en moyenne dans l’ensemble des sept grandes villes de Madagascar. Les prix des produits « importés » et « semi-importés » augmentent au cours des trois derniers mois, respectivement de 2,6 % et de 2,9 %; alors que l’augmentation pour les « produits locaux » n’est que 2,2 %.

Et concernant la prévision des variations des trois prochains mois, l’Instat observe que la hausse des prix du mois de janvier 2014 a été moindre que celle prévue. La prévision de l’IPC pour le mois de février 2014 est revue à la baisse. En mars 2014, on prévoit une augmentation des prix des « produits importés ». A partir du mois d’avril 2014, la variation mensuelle tient compte de la baisse saisonnière des IPC.


Assainissement de la capitale : Aucun ariary du gouvernement! 

Mercredi, 26 Février 2014 06:34

Il y a quelques semaines, le gouvernement a exigé des différents départements ministériels de faire le nécessaire pour aider la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) dans l’assainissement de la capitale.

Mais depuis, rien de concret n’a accompagné cette réaction qui est déjà très tardive. Car la capitale croule sous les ordures depuis plusieurs mois déjà. Il y a aussi l’état lamentable de ses rues aggravé par les pluies abondantes et l’insuffisance de moyens pour l’entretien. Des sources concordantes avancent que les quelques travaux routiers actuels sont pour le moment réalisés avec l’unique concours financier de la CUA. L’Etat central laisse encore à désirer. Il n’en est qu’à l’étude des dossiers. En attendant, les rues continuent de partir en lambeaux, alors que diverses maladies menacent les Tananariviens à cause de l’entassement et du pourrissement des ordures ménagères. Si la région Analamanga et la présidence de la république sous l’ancienne transition ont octroyé chacune 60 millions Ar et 25 millions Ar, la main tendue de l’Etat en est restée là concernant la capitale. Résultat : Antananarivo présente une figure hideuse tant à ses habitants qu’aux visiteurs.

Nos sources avancent que le montant alloué par la présidence de la république suffit à peine à assurer le carburant des camions-bennes de la CUA pour moins d’une semaine. Or si d’un côté, la capitale produit jusqu’à 750 tonnes d’ordures ménagères par jour. De l’autre, le Service autonome de maintenance de la ville d’Antananarivo (SAMVA) ne dispose que des 30 à 40% du budget issu des recettes perçues au titre de la redevance sur les ordures ménagères et de la redevance sur les eaux usées. Ces redevances sont les uniques sources de financement pour la collecte et l’enlèvement des ordures de la capitale. Mais comme signalé plus haut, le taux de recouvrement de ces redevances tourne généralement autour de 30 à 40% par an. Le recouvrement de la redevance sur les eaux usées est relativement facile puisqu’il se fait via les factures de la Jirama. Ce n’est pas le cas pour la redevance sur les ordures ménagères imputée sur l’Impôt foncier sur les propriétés bâties (IFPB). L’évasion fiscale pose problème. Et elle est fort probablement colossale puisqu’il suffit de voir les innombrables maisons et immeubles qui émergent de terre dans la capitale, même pendant la crise. Mais les biens immobiliers ne sont pas tous répertoriés alors que la valeur des biens inventoriés est systématique sous-estimée. 

Tanà n’est pas la seule à avoir le même problème. Toutes les villes du pays y sont confrontées, si on se réfère aux données de la Banque mondiale sur l’urbanisation à Madagascar. Une véritable révolution en matière de fiscalisation locale est donc nécessaire, d’autant plus que les impôts comme l’IFPB bénéficient entièrement aux communes.
Fanjanarivo


Eau potable : 40% des Tananariviens n’y ont pas accès 

Mercredi, 26 Février 2014 06:08

L’accès à l’eau potable dans la capitale est de 60%, selon Olga Rasamimanana, vice-PDS de la commune urbaine d’Antananarivo.

C’était avant-hier lors de la présentation de l’enquête de suivi des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) à l’hôtel de ville. Cela signifie qu’une forte proportion des Tananariviens, soit 40% doivent encore avoir recours aux puits. Et dans la grande majorité des cas, rares sont ceux qui ont la possibilité de faire évaluer la qualité de l’eau de leur puits auprès des entités compétentes comme l’institut Pasteur. Ils sont également rares à utiliser des produits comme Sûr’eau pour éliminer les éventuelles bactéries ou autres vecteurs de maladies véhiculées par l’eau non potable. La capitale ne compte pourtant que 1 000 bornes-fontaines. Si elle veut se conformer à la norme de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), soit 1 borne-fontaine pour 500 habitants, il faudra compter 3 000 bornes-fontaines, d’après la vice-PDS. Cela signifie qu’il faut multiplier par 3 l’existant. La capitale souffre pourtant d’une insuffisance de ressources financières. Il n’y a qu’à voir s’entasser au jour le jour les ordures ménagères un peu partout dans les quartiers. Le budget de la commune est d’environ 4 US$ par habitant par an, soit l’équivalent d’un peu plus de 8 000 Ar.

Ce chiffre de la Banque mondiale est à comparer avec le budget annuel de la ville de Dakar au Sénégal qui est 7 fois plus. La capitale malagasy ne dispose donc pas de ressources suffisantes pour se développer. Avec une croissance démographique de 3% par an et dépassant la moyenne nationale (2,8% par an), la situation n’ira pas en s’améliorant. Elle risque même d’empirer si les ébauches de stratégies élaborées avec tous les acteurs concernés sous la transition partent en fumée. Les risques existent dans ce cas parce que la continuité de l’Etat n’est pas souvent le fort des pouvoirs qui se succèdent dans le pays. Or avec ces ébauches et les données disponibles dont celles de la Banque mondiale sur l’urbanisation, le pays dispose déjà des premiers matériaux pour élaborer une politique des villes. Pour le moment, le monde rural concentre encore le gros de la population mais l’urbanisation va s’accroissant. Si le pays ne met en œuvre une politique des villes, il risque de voir exploser les différents problèmes socioéconomiques des centres urbains. Il faudra y ajouter les grosses pertes d’opportunités en croissance économique et en développement que devraient générer les villes.

La capitale à elle seule génère environ la moitié des richesses créées dans le pays. Ce chiffre atteint près des 3/4 du PIB si on y inclut tous les centres urbains du pays. Mais si les urbains manquent d’eau potable et d’autres services de qualité dans des secteurs comme l’éducation, le transport, le pays verra à terme sa croissance bloquée.
Fanjanarivo


Réduction de la pauvreté : Ce ne sera pas pour demain ! 

Mardi, 25 Février 2014 09:49

La réduction de moitié de la pauvreté demeure une utopie pour 2015, si Madagascar doit se référer aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD).

Hier à l’hôtel de ville lors de la présentation de l’Enquête nationale de suivi des OMD par l’Institut national de la statistique (INSTAT), on a appris que si le taux à atteindre en 2015 est de 35%, Madagascar affiche 71,5%. Ainsi, la sortie du cercle vicieux de la pauvreté n’est pas pour demain pour près de 3/4 des Malagasy. Le directeur général de l’INSTAT, Gérard Ravelomanantsoa précise : « Le taux de la pauvreté à Madagascar stagne autour de 70% depuis longtemps déjà. Cela veut dire qu’à Madagascar, la pauvreté est un problème structurel. Ce problème s’explique par l’insuffisance du revenu, laquelle trouve son origine dans les problèmes liés à l’emploi. L’autre explication porte sur la redistribution des fruits de la croissance économique. A Madagascar, le secteur tertiaire génère le plus de croissance, et les acteurs de ce secteur essentiellement urbains, en sont les principaux bénéficiaires. Par contre, le pays compte plus de ruraux et la pauvreté frappe plus les ruraux que les urbains ». Comme quoi, si le pays veut réduire la pauvreté d’une manière significative, les dirigeants devraient avoir à cœur de mettre en œuvre une politique efficace de l’emploi et de booster le développement agricole.

Sinon, le coordonnateur du système des nations unies à Madagascar, Fatma Samoura a évoqué hier d’autres problèmes structurels influant sur la pauvreté. Elle a cité la gouvernance. Plusieurs études avancent que l’appauvrissement des Malagasy est fortement lié à la mauvaise gouvernance perpétrée par les régimes qui se sont succédé dans le pays depuis les années 70, soit depuis le 1er régime Ratsiraka jusqu’à nos jours. De son côté, le vice-premier ministre en charge de l’Economie et de l’Industrie, Pierrot Botozaza a parlé d’autres problèmes structurels dont le niveau élevé des inégalités, le chômage, le difficile accès au financement, les menaces qui pèsent sur l’environnement. En attendant, l’enquête sur le suivi des OMD financée par le système des nations unies, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) montre que Madagascar est loin de réduire la pauvreté de sa population. L’enquête sur le suivi des OMD a permis de dresser ce constat. Elle se présente aussi comme une référence pour tout programme de développement, un instrument pour alimenter le débat post-2015, soit pour défendre les programmes accomplis.

Certes, si de nombreux points des OMD ne vont pas être atteints par Madagascar, le pays a quand même réalisé des progrès sur certains points. Il en est ainsi de la lutte contre le paludisme, de la réduction de la mortalité infantile (62 décès pour 1 000 naissances, contre un objectif de 53 pour 2015), de la promotion du genre (49% des enfants scolarisés dans le primaire sont des filles, contre un OMD de 50%). Mais pour l’accès à l’eau potable, l’OMD se situe à 70%, alors que le pays n’affiche qu’un taux de 30%. Pour l’éducation pour tous en primaire, Madagascar a un taux net de scolarisation de 69% contre l’OMD à 100%. La chute du taux a été très brutale depuis la crise de 2009 à cause de la fermeture d’écoles et la pénurie d’enseignants. Quant à la mortalité maternelle, le taux est de 498 décès pour 100 000 accouchements, alors que l’OMD définit un taux de 122. 
Fanjanarivo


Antananarivo : Les trottoirs d’abord ! 

Mardi, 25 Février 2014 09:45

La Commune Urbaine d’Antananarivo a entrepris des travaux d’embellissement de la ville en commençant par les trottoirs, cette « chose » que les tananariviens ont oublié depuis plusieurs années et dont ils ignorent la véritable utilité puisqu’ils ont pris l’habitude de marcher sur la chaussée, les trottoirs étant devenus des étals de marchands, des garages pour voitures, des WC publics à ciel ouvert. Il s’agit d’une bonne initiative, cependant on ne peut que s’étonner de certaines actions de la commune urbaine. Les trottoirs sont-ils ce qu’il y a de plus important lorsqu’on sait que le véritable problème de la capitale est l’évacuation des eaux avec toutes ces constructions sauvages à outrance ? Ou la commune va-t-elle s’atteler à voir de près les problèmes de canalisation une fois qu’elle aura fini d’embellir la ville avec les trottoirs ce qui semble tout de même étrange. A quoi serviront effectivement ces travaux d’embellissement quand dès les premières pluies, les rues de la ville disparaissent et se transforment en fleuve dangereux avec des immenses trous où les personnes qui ne connaissent pas le quartier risquent d’y laisser leur vie ? A quoi serviront ces trottoirs lorsque dès les premières pluies on ne pourra de nouveau plus faire la différence entre la route et les trottoirs puisque la capitale ressemble à Venise en bien plus sale ? A plusieurs reprises les tananariviens pestent contre les différents responsables face à leur inertie lors des saisons sèches pendant lesquelles ils devraient curer les canaux d’évacuation des eaux usées, arranger toutes ces dalles vandalisées par l’incivisme de certains, mais peine perdue. En l’état actuel des choses, le plus important est-il d’embellir ou plutôt de faire des travaux utiles pour éviter à chaque tananarivien tout danger lorsqu’il pleut ? Le plus important est-il d’embellir sans prendre des mesures pour que les citoyens respectent les biens communs ? Il est temps que la population dans son ensemble réapprenne ce qu’est le civisme, ce qu’est le sens du bien commun, la responsabilité, ce qu’est l’intérêt général. Lorsqu’on apprend que des personnes malintentionnées se sont mises à vandaliser les éclairages solaires récemment installés, on ne peut que constater avec effarement le travail titanesque à faire pour que la population agisse de nouveau en ayant le sens du civisme. Mais encore faut-il que les dirigeants donnent eux-mêmes le bon exemple et agissent comme des citoyens modèles.

Anaïs T.




















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire